Chapitre I - PDV de Ivy
-Chirno , Réveille toi , t'es en retard !
J'étais rentré dans la chambre de ma colocataire comme un branque , limite si je défoncais pas la porte , pour la réveiller. C'est énervant quand elle se lève en retard , parce que je dois préparer le petit déjeuner tout seul. Je fais ça mieux qu'elle-Mais ce serait bien qu'elle sache le faire elle-même , sachant qu'on va pas partager cet appartement éternellement. Et c'est moi le plus jeune , avec ça. Elle ouvre les yeux avec difficulté , malgré le peu de soleil qui vient éclairer son visage et sa chambre sans fenêtres.
-Hmm , Hein , quoi ?
-T'as oublié l'inauguration ! Allez , grouille !
Elle se leva d'un bond , comme si elle avait prévu son coup depuis le début , et elle me poussa à l'extérieur de la pièce. Je retournai donc à ma place , histoire de finir mes tartines , quoi. Elle ressortit quelque minutes plus tard , habillée et coiffée en un temps record . Elle attrapa un pain sur la table et sortit en courant.
-A pluche , Ivy !
Berk , elle m'appelle par mon prénom. Je déteste mon prénom. Ivy , c'est moche , ça fait fille. C'est un nom issu d'un phénomène de mode débile. Où t'as vu que refiler à ton gosse un nom de plante c'était stylé ? Je trouve ça ridicule. Mais je ne suis pas à plaindre , parce que j'aurais très bien pu m'appeler Banana , Lemon ou autre truc folklo honteux du genre.
Elle vient de partir , mais elle a oublié ses dossiers sur la table. Ca ne va pas lui servir à grand chose pour ce qu'elle va faire là , alors je prends le temps de regarder à l'intérieur. Si Chirno à l'air débile parfois , c'est une super dessinatrice et une inventeuse formidable. Mon attention est retenue par un croquis de vaisseau-poisson aérien , exactement celui qui fait l'objet de cette fameuse inauguration. C'est sa première invention à devenir une attraction publique. Et je me trouve face à une énorme pile de gribouillages détaillant les moindres recoins de la machine.
J'ai plus franchement de temps pour flâner , moi aussi faut que je travaille. Je paie le quart du loyer. C'est rien comparé aux trois quarts que paie Chirno , mais ses revenus sont bien supérieurs aux miens. Elle a la chance de cotoyer les grandes personnalités de la ville , moi je ne suis bon qu'à soulever des cartons. En fait , ce qui intéresse des gens chez moi , c'est pas mon imagination. Ce qui les arrange , c'est mon bras en métal. Le vrai a été coupé dans un accident aussi débile que mon prénom. Et comme ma famille est ruinée , elle n'a pas voulu payer de substitut plus réaliste. Encore un avantage de vivre avec Chirno : Quand j'ai un problème avec mon bras , elle peut le réparer. Je commence même à m'y connaitre. Enfin , aucun de nous n'utilise de vocabulaire compliqué , heureusement. Pour un coude qui grince , on va pas en faire tout un plat. Je me rends compte qu'en fait , je fais la morale à Chirno , mais c'est elle qui a le plus de devoirs et qui s'occupe le mieux de moi , et surtout , je lui dois une certaine reconnaissance.